Pourquoi choisir la signature électronique qualifiée ?
La signature électronique qualifiée (QES) offre le niveau de sécurité le plus élevé. Dans quels cas est-elle utile ?

La signature électronique s’est imposée progressivement dans le monde professionnel et cela dans toutes les entreprises, TPE, PME et grandes entreprises.Ses nombreux avantages n’y sont pas pour rien : réduction des délais de traitement et des coûts, sécurité accrue avec l’utilisation d’un certificat permettant d’authentifier le signataire, intégrité du document assurée une fois signé, valeur probante… Or il faut savoir que certains de ces bénéfices ne sont accessibles qu’à partir d’un niveau particulier de sécurité, et que le stade le plus poussé en la matière correspond à la signature électronique qualifiée. De quoi s’agit-il précisément ? Comment fonctionne la signature QES ? Dans quels cas doit-on y avoir recours ? On fait le point.
Caractéristiques distinctives de la signature électronique qualifiée
La signature électronique qualifiée (QES) est le niveau de signature électronique le plus élevé selon le règlement eIDAS. Elle est juridiquement équivalente à une signature manuscrite dans tous les États membres de l’Union européenne. Ses principales caractéristiques sont :
- Authenticité & identité certifiée : le signataire est authentifié par un prestataire de confiance qualifié (QTSP) et utilise un dispositif de création de signature qualifié (QSCD). Son identité est vérifiée via un processus strict : face-à-face, vérification vidéo, carte d’identité électronique.
- Intégrité & inviolabilité : toute modification du document invalide la signature. L’utilisation de certificats numériques qualifiés garantit que le document reste intact après signature.
- Non-répudiation : la preuve d’une signature qualifiée est extrêmement fiable en justice. Elle offre une force probante maximale, et la charge de la preuve repose sur celui qui conteste sa validité.
- Reconnaissance légale en Europe : la QES a la même valeur légale qu’une signature manuscrite et est automatiquement acceptée par toutes les administrations et juridictions de l’UE.
- Certificat qualifié : délivré par un prestataire de confiance qualifié (QTSP), il doit être valide et conforme aux normes de l’UE au moment de la signature.
- Dispositif sécurisé (QSCD) : il peut s’agir d’une clé cryptographique, d’une carte à puce ou d’un module logiciel sécurisé, protégeant la clé privée du signataire et respectant les normes européennes de sécurité.
Les 3 niveaux de signature électronique
Le règlement eIDAS (un cadre réglementaire pour les transactions électroniques au niveau européen, entré en vigueur en 2016) définit trois niveaux de signature électronique, qui correspondent à trois degrés d’exigences liées à l’identification des signataires. Dans le détail :
La signature électronique Simple
La signature simple correspond au premier niveau de sécurité et de reconnaissance légale. Elle englobe l’ensemble des systèmes de signature qui ne nécessitent pas d’identification préalable du signataire. Cette procédure concerne 90 % des créations de signature électronique.
La signature électronique Avancée
La signature avancée correspond au deuxième niveau de sécurité. Elle est recommandée lorsque les enjeux juridiques relatifs aux documents signés sont importants. Les critères d’identification sont plus poussés : le signataire doit être formellement authentifié par un certificat numérique.
La signature électronique Qualifiée
La signature qualifée (QES) correspond au plus haut niveau de sécurité. Elle suppose de remplir des conditions strictes en matière de vérification de l’identité du signataire, notamment l’obtention d’un certificat qualifié.
Le règlement eIDAS stipule que cette signature « est créée à l’aide d’un dispositif de création de signature électronique qualifié, et (…) repose sur un certificat qualifié de signature électronique » (article 3).
La signature QES est donc la plus sécurisée des trois, et la mieux adaptée à une entreprise qui désire bénéficier des garanties les plus élevées.
Néanmoins, il faut garder en tête que chaque type de signature est légal, et valable devant les juridictions des différents pays européens. Toutes sont juridiquement contraignantes et admissibles comme preuves valables devant un tribunal. La seule différence n’est donc pas juridique, mais sécuritaire.
Instructions pour obtenir et utiliser une signature électronique qualifiée
La signature qualifiée reprend les critères de sécurité de la signature électronique avancée (AES) : elle doit être liée au signataire de manière univoque, permettre de l’identifier formellement, être attachée à des moyens de vérification personnels (comme un ordinateur ou téléphone pour recevoir un code de confirmation) et garantir l’intégrité du document signé (comme un PDF). Ces exigences sont définies par l’article 26 du règlement eIDAS.
Cependant, la signature électronique qualifiée (QES) ajoute deux exigences supplémentaires qui renforcent sa sécurité.
L’obtention d’un certificat qualifié délivré par un prestataire de services de confiance qualifié (QTSP)
Pour obtenir une QES, il faut d’abord choisir un prestataire qualifié (QTSP) figurant sur la liste de confiance de l’UE et s’assurer qu’il propose une signature avec un certificat qualifié et un QSCD. Ensuite, l’identité du signataire doit être vérifiée en présentiel ou à distance via un processus sécurisé. Une fois validée, un certificat numérique qualifié est délivré et stocké dans un dispositif sécurisé (QSCD), qui peut être matériel (clé USB, carte à puce) ou logiciel avec une authentification renforcée.
L’utilisation d’un dispositif de création de signature qualifié (QSCD)
L’utilisation de la QES commence par l’importation du document sur une plateforme compatible. Ensuite, il faut sélectionner le certificat stocké dans le QSCD et valider l’authentification avec un code PIN ou un autre moyen sécurisé. La signature est alors apposée cryptographiquement, assurant l’intégrité du document. Enfin, sa validité peut être vérifiée via un outil du prestataire ou un logiciel.
Le certificat de signature électronique qualifiée
Quant au certificat électronique qualifié, il est délivré par une Autorité de Certifications.
Il s’agit d’une attestation numérique associant les données de validation d’une signature à une personne physique. L’identité du demandeur doit être vérifiée en amont et en face-à-face, dans le cadre d’une rencontre physique, ou à distance à l’aide d’un logiciel de visioconférence.
Ce faisant, la signature électronique qualifiée est aussi le niveau de signature le plus complexe à mettre en œuvre (en raison des nombreux audits qui doivent être effectués) et le plus lourd à utiliser pour les signataires, qui doivent obtenir au préalable un certificat.
Cela, en contrepartie d’un degré de sécurisation élevé. Autant de contraintes qui font de la signature qualifiée une option peu recommandée dans le cadre d’un emploi fréquent, notamment quand il s’agit de faire signer régulièrement des personnes extérieures à l’entreprise (partenaires, clients ou fournisseurs).
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Valeur juridique et reconnaissance en France et en Europe
La signature électronique qualifiée possède la même valeur juridique qu’une signature manuscrite en France et dans toute l’Union européenne, conformément au règlement eIDAS (article 25.2) et au Code civil français (article 1367). Elle bénéficie d’une force probante maximale, ce qui signifie qu’elle est présumée fiable en justice et qu’il appartient à celui qui la conteste d’en apporter la preuve contraire.
De plus, une QES délivrée dans un État membre est automatiquement reconnue dans toute l’UE sans nécessiter de validation supplémentaire. Grâce à sa sécurité et sa conformité aux normes européennes, elle est particulièrement utilisée pour les documents à haute exigence juridique.
Avantages juridiques et pratiques de la signature QES
La signature électronique qualifiée présente de nombreux avantages juridiques et pratiques. Elle a la même valeur juridique qu’une signature manuscrite dans toute l’UE et est automatiquement reconnue dans tous les États membres. Sa force probante est maximale, ce qui signifie qu’elle est difficilement contestable en justice. Elle garantit l’authenticité du signataire, l’intégrité du document et la non-répudiation.
Sur le plan pratique, elle sécurise les transactions, réduit les risques de fraude et accélère les processus. Elle permet aussi de dématérialiser les signatures, limitant ainsi les coûts liés à l’impression et à l’envoi postal. Grâce à son empreinte numérique infalsifiable, elle assure une traçabilité optimale des documents signés.
Les cas d’utilisation d’une signature électronique qualifiée
La signature électronique qualifiée est requise lorsqu’un niveau maximal de sécurité, de fiabilité et de reconnaissance juridique est nécessaire. Conforme au règlement européen eIDAS, elle garantit l’identité du signataire et l’intégrité du document. Elle s’applique essentiellement…
- Aux actes authentiques (rédigés par les notaires, les huissiers de justice, les commissaires-priseurs…) ;
- Aux actes rédigés par les avocats (statuts de société, contrat de cession d’actions ou de parts sociales, contrat de vente d’un fonds de commerce, PACS…) ;
- Aux actes dont les effets se produisent hors de France ou de l’Union européenne (souscription de produits financiers, opérations bancaires intra-européennes, etc.).
- Aux marchés publics dématérialisés ;
Pour tous les autres types de documents, la signature électronique qualifiée n’est pas indispensable. On peut tout à fait se contenter d’un logiciel de signature électronique avancée, plus simple à mettre en place, plus souple d’utilisation pour les signataires, et néanmoins suffisamment sécurisée (elle nécessite également l’obtention préalable d’un certificat électronique, sans toutefois imposer autant de contraintes de vérification).
En conclusion, le recours à la signature électronique qualifiée doit être limité à des usages spécifiques et à des secteurs d’activité particuliers (banque, assurance, droit, finances…). Le choix du niveau de garantie doit reposer sur une analyse pointue du contexte réglementaire et juridique, ainsi que sur une étude circonstanciée des risques relatifs aux documents signés et à l’entreprise qui les émet (en termes de productivité, de réputation, de risques financiers…). Enfin, compte tenu de la lourdeur du processus, il est indispensable de trouver un équilibre entre le besoin de la société en matière de sécurité et la souplesse de mise en place et d’utilisation de votre solution de signature électronique.
Risques associés à l'utilisation d'une
signature électronique non qualifiée
L’utilisation d’une signature électronique non qualifiée présente plusieurs risques juridiques et sécuritaires. Contrairement à une signature électronique qualifiée (QES), elle ne bénéficie pas d’une présomption légale de fiabilité et peut être plus facilement contestée en justice. L’absence d’un certificat qualifié et d’un dispositif sécurisé (QSCD) augmente les risques de fraude, falsification ou usurpation d’identité. De plus, la signature peut être refusée par certaines administrations ou entreprises en raison de son niveau de sécurité insuffisant.
Coûts associés à l'utilisation d'une
signature électronique qualifiée
L’acquisition et l’utilisation d’une QES impliquent des coûts plus élevés que ceux d’une signature simple ou avancée. Les principales dépenses concernent :
- L’achat d’un certificat qualifié auprès d’un prestataire de services de confiance qualifié (QTSP).
- L’utilisation d’un dispositif sécurisé (QSCD), comme une clé USB cryptographique ou une carte à puce.
- Les frais d’authentification du signataire, nécessitant parfois une vérification en présentiel ou par vidéoconférence.
- L’abonnement à un logiciel de signature électronique qui offre des solutions conformes aux exigences légales.
Malgré ces coûts, la QES offre une sécurité et une valeur juridique maximales, réduisant ainsi les risques de litiges et de fraudes.
Défis techniques liés
à la mise en œuvre
La mise en place d’une signature électronique qualifiée pose plusieurs défis techniques :
- La compatibilité des systèmes : intégrer la QES avec des logiciels métiers ou des plateformes internes peut nécessiter des développements spécifiques.
- La gestion des dispositifs sécurisés (QSCD) : les entreprises doivent choisir entre des solutions matérielles (cartes à puce, clés USB) et logicielles plus flexibles.
- La vérification de l’identité : le processus d’authentification strict peut ralentir l’adoption de la QES, notamment en cas d’identification à distance.
- La formation des utilisateurs : sensibiliser et accompagner les collaborateurs pour garantir une utilisation correcte et conforme.
Contribution à la transformation numérique
et amélioration de l'expérience utilisateur
La signature électronique qualifiée joue un rôle clé dans la transformation numérique des entreprises et administrations. Elle permet de dématérialiser les processus, accélérer les transactions et réduire la paperasse administrative. En offrant une expérience utilisateur fluide et sécurisée, elle améliore la productivité et limite les délais de validation des documents. Grâce à son intégration aux plateformes numériques, elle facilite les contrats en ligne, les démarches administratives et les accords commerciaux internationaux. Son adoption contribue ainsi à une gestion plus moderne, efficace et sécurisée des documents.